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Les menstruation… à l’échelle d’une vie
Avoir le pouvoir de choisir… et savoir bien choisir
Produits externes:
- La serviette jetable
- La serviette et la culotte lavables
Produits internes:
- Le tampon
- La coupe et le disque menstruels
Pour aller plus loin:
- Syndrome du choc toxique menstruel
- Hygiène de la vulve et du vagin
- Écotoxicité des produits jetables
- Focus sur les produits durables
- Mythes & tabous
Visualisez et télécharger notre dépliant:
« How to choose your menstrual products » leaflet – ENGLISH VERSION HERE
Les menstruations…
Les menstruations sont:
- un phénomène naturel que vivent la moitié des personnes de la planète
- mais aussi le reflet d’une multitude de dimensions: corporelles, émotionnelles, psychologiques, spirituelles, socioéconomiques…
Elles seront donc vécues différemment par chaque personne.
Avoir un cycle menstruel ovulatoire est un indicateur de la santé globale et du bien-être: il s’agit même du 5ème signe vital !
… à l’échelle d’une vie
13 ans : âge moyen de la ménarche (premières règles) au Canada
52 ans : âge moyen de la ménopause au Canada
28 jours : durée moyenne du cycle menstruel
2 à 7 jours: durée moyenne des règles
Pendant 38 ans ou 480 fois : période moyenne pendant laquelle les personnes menstruées ne pourront pas se passer de produits menstruels, afin de vivre leurs règles en santé et dans la dignité
6 000 $ : coût moyen total des produits menstruels
Avoir le pouvoir de choisir…
Nous oeuvrons en faveur de l’équité menstruelle qui se définit par un accès gratuit et sécuritaire aux produits menstruels*, chaque fois que l’on en a besoin et partout où l’on se trouve, afin de réduire les inéquités de genre, et de garantir la santé menstruelle et la dignité des toutes les personnes menstruées**.
* Nous préférons éviter les termes « protection » et « hygiéniques » qui sous-entendent que les menstruations seraient « sales ».
** Femmes cisgenres, hommes trans, personnes non-binaires, de genre fluide et intersexes menstruées.
… et savoir bien choisir
Il est essentiel de connaître nos besoins et les spécificités des différents produits pour être en mesure de choisir celui ou ceux qui nous conviennent le mieux. Cela peut être déterminé notamment par une question de confort (physique et psychologique) ou même de nécessité (intolérance ou allergie à certains produits, vécu de microtraumatismes, etc.).
Il est recommandé d’utiliser les produits dont la composition est la plus naturelle possible (sans chlore, parfum, etc.) et de respecter les mesures d’hygiène préconisées: se laver les mains avant chaque utilisation et respecter les recommandations émises par le fabriquant (durée de port, conseils d’entretien, etc.).
Produits externes
La serviette jetable
+ Bas prix
+ Simple d’utilisation
+ Pratique pour voyager
– Moins écologique
– Moins économique sur le long terme
Durée max. recommandée : 4 à 6 heures
La serviette et la culotte lavables
+ Réutilisables, donc écologiques
+ Faciles à mettre
+ Plus respirantes et confortables que les serviettes jetables, même les plus minces
+ Fonction multitâches: peuvent gérer les règles, les saignements de l’après-accouchement, les fuites urinaires et les pertes blanches
+ Culottes existant en différents styles et niveaux d’absorption, pouvant s’adapter à toutes les morphologies et intensités de flux menstruel
– Chères à l’achat car il faut plusieurs culottes et/ou serviettes pour chaque cycle (mais sont à long terme plus économiques que les serviettes jetables)
– Nécessitent un lavage après chaque usage
Durée max. recommandée : 4 à 6 heures
Durée de vie du produit : 2 à 5 ans
Produits internes
Ces produits nécessitent une insertion dans le vagin: il y a besoin d’un peu de pratique pour être confortable à 100% .
Le tampon
+ Bas prix
+ Pratique pour voyager et pour les activités qui exigent de la liberté de mouvement (moins de fuites)
– Moins écologique (surtout avec un applicateur)
– Moins économique sur le long terme
– Le port pendant la nuit ou prolongé pendant la journée favorise le risque du syndrome du choc toxique (rare)
Durée max. recommandée : 4 à 6 heures
La coupe et le disque menstruels
+ Écologique
+ Économique: un seul produit suffit
+ Diminution des irritations et des infections vaginales
+ Pratique pour les activités qui exigent de la liberté de mouvement (moins de fuites)
– Nécessite un lavage après chaque usage: besoin d’avoir accès à une toilette avec lavabo
– Besoin de faire bouillir après chaque cycle
– Risque d’infection (rare): syndrome du choc toxique
Durée max. recommandée : 4 à 6h
Durée de vie du produit: 5 à 10 ans
Utilisez de préférence une coupe en silicone transparent afin d’éviter des colorants inutiles.
Il existe aussi des maillots de bain menstruels !
Pour aller plus loin:
Syndrome du choc toxique menstruel
Le syndrome du choc toxique est rare mais ses conséquences peuvent être graves s’il n’est pas traité à temps.
Qu’est-ce que le syndrome du choc toxique ?
Le syndrome du choc toxique (SCT) est causé par la combinaison de 3 facteurs:
- S’il y a présence dans la flore vaginale d’une bactérie appelée staphylococcus aureus ou staphylocoque doré, productrice de la toxine TSST-1;
- Si la personne porte un produit menstruel interne (tampon, coupe ou disque menstruel);
- Si la personne ne produit pas d’anticorps capables de lutter contre cette toxine.
Les études démontrent cependant que toutes les personnes qui réunissent ces 3 facteurs de risque ne développent pas forcément de complication. Cela signifie que ce n’est pas tant le port d’un produit menstruel interne qui est en cause, mais plutôt l’usage non sécuritaire de celui-ci.
En effet, les recherches ont déterminé que:
- Le risque de syndrome du choc toxique est multiplié par 2 lorsque le tampon est porté plus de 6h;
- Le risque de syndrome du choc toxique est multiplié par 3 lorsque le tampon est porté toute la nuit (donc 8h ou davantage).
De plus, le fait de ne pas lire et respecter les instructions du fabriquant accompagnant les produits menstruels est un facteur de risque supplémentaire.
Source: Choc toxique menstruel : Respecter les instructions d’usage des tampons pour limiter le risque, Inserm
Recommandations
Il est important de:
- Prendre connaissance et respecter les consignes émises par le fabricant (durée de port du produit, consignes d’entretien s’il s’agit d’une coupe ou d’un disque menstruel, etc.)
- Ne pas porter de produit menstruel interne (tampon, coupe ou disque menstruel) pendant la nuit
- Retirer le tampon, la coupe ou le disque menstruel et vous rendre aux urgences si vous constatez ces symptômes:
- Fièvre soudaine (102°F ou plus)
- Vomissements
- Sensation de malaise avec céphalée
- Éruption cutanée ressemblant à un coup de soleil
Note: le syndrome du choc toxique peut aussi se déclarer dans les heures qui suivent le retrait d’un produit menstruel interne.
Source: Syndrome du choc toxique lié aux règles, Hospices Civils de Lyon (HCL)
Hygiène de la vulve et du vagin
Il n’est pas nécessaire de nettoyer la vulve avec un produit particulier: le sang menstruel n’est pas sale, donc de l’eau suffit. À la rigueur, utilisez du savon uniquement pour laver la partie extérieure.
Contrairement aux idées reçues, le savon peut irriter les muqueuses en déséquilibrant sa flore naturelle. Il est donc important d’en choisir un qui soit doux, naturel et non parfumé.
BON À SAVOIR | La muqueuse vaginale absorbe 10 fois plus ce qui se trouve à son contact que la voie buccale. C’est pourquoi il est très important de connaître la composition des produits menstruels internes que l’on choisit et de ne pas jamais intoduire dans le vagin de savon et/ou de lingettes. La nature est bien faite: il est auto-nettoyant !
On rappellera aussi qu‘il est important de se laver les mains avant et après avoir changé votre produit menstruel, quel qu’il soit.
Écotoxicité des produits menstruels
Nous savons que les serviettes et tampons jetables contiennent du plastique, du polyester et des dioxines. Ces matières sont source de contamination environnementale, ce qui, sur le long terme, a une incidence sur la santé globale des êtres vivants et des écosystèmes.
- Les produits menstruels jetables se placent en 5ème position parmi les déchets les plus fréquemment échoués sur les plages (les applicateurs ont à eux seuls un très fort impact écologique)
- L’utilisation de produits menstruels jetables représente 100 à 150 kg de déchets par personne au cours d’une vie
- Selon différentes sources, 771 millions de produits menstruels seraient jetés annuellement au Canada, et 45 milliards dans le monde
- Ils mettent environ 500 ans à se dégrader
De façon plus individuelle, ces produits peuvent mener à une contamination directe par les muqueuses vaginales. Selon une enquête menée par 60 millions de consommateurs en 2016, l’analyse des tampons de six marques largement commercialisées démontre la présence de 20 à 30 produits chimiques associés au cancer, aux troubles de la reproduction et du système endocrinien. On y retrouve en effet, pour les plus alarmants, des traces de:
- Dioxines (polluants industriels)
- Résidus de dérivés halogénés (sous-produits liés aux traitements des matières premières)
- Glyphosate
- Résidus de la famille des pesticides organochlorés et pyréthrinoïdes (insecticides)
- Lindane et quintozène (pesticides)
- Particules d’argent (antibactérien qui peut modifier la flore intestinale et potentiellement vaginale)
- Phtalates, composés volatiles organiques volatiles (COV), bisphénols, parabènes et du triclocarban, qui sont des perturbateurs endocriniens et cancérigènes connus (le taux de phtalates et de composés volatiles organiques volatiles est plus élevé dans les serviettes menstruelles jetables que dans d’autres produits commerciaux en plastique)
Rappelons que la muqueuse vaginale est absorbe 10 fois plus ce qui se trouve à son contact que la voie buccale. C’est pourquoi est donc très important de connaître la composition des produits menstruels internes que l’on choisit.
En somme, les polluants se retrouvent à la fois dans notre environnement et dans nos corps. Une sensibilisation par rapport aux risques d’utilisation répétée des produits proposés par l’industrie est donc de mise.
Il est regrettable que les substances chimiques présentes dans les produits menstruels jetables continuent d’être analysées individuellement, alors qu’il faudrait évaluer l’effet cumulatif de ces substances présentes en faible quantité, sur le long terme (1800 jours en moyenne d’utilisation de produits menstruels au cours d’une vie), et en interaction avec d’autres produits chimiques. Notons qu’à ce jour seulement 26 études indépendantes ont été réalisées dans ce domaine et uniquement trois ont été effectuées sur des sujets humains.
En France, aux États-Unis ou encore au Canada, des groupes de femmes et diverses associations de défense des consommateur·trices se mobilisent pour davantage de transparence sur la composition des produits menstruels. Bien que Santé Canada impose un étiquetage précis de la part des industriels concernant le pouvoir absorbant des tampons, les serviettes sont les grandes oubliées.
Un des plus grands enjeux concernant l’écotoxicité des protections hygiéniques est l’absence de réglementation. Les pays ne classent pas les protections hygiéniques dans la même catégorie. En Europe, le choix des ingrédients, les processus de fabrication ou encore l’utilisation de ces produits ne sont pas encadrés par une réglementation spécifique. Depuis les années 1970, l’US Food and drug administration (FDA) réglemente ces produits comme des « dispositifs médicaux ». De ce fait, la publication de la composition de ces produits n’est pas requise. Les personnes menstruées ne peuvent alors pas identifier les substances problématiques pour leur santé. La transparence des ingrédients par la réglementation de ces produits menstruels bénéficierait aux consommateur·trices, leur accordant la possibilité de choisir ou d’éviter certains produits en fonction des réactions indésirables observées ou des potentiels risques sanitaires.
Voir les recommandations émises par le Réseau des femmes en environnement, la Fondation Filles d’action, la Communauté de pratique en approches écosystémiques de la santé (CoPEH – Canada) et le RQASF au Comité permanent de l’environnement et du développement durable au sujet du projet de loi S-5, Loi sur le renforcement de la protection de l’environnement pour un Canada en santé (2 décembre 2022)
De manière individuelle, il est important, si l’on en a les moyens, de privilégier les produits jetables les plus naturels possible (en coton organique, sans parfum ni chlore – des labels peuvent guider votre choix), ou encore de se tourner vers les produits menstruels durables, tout en restant vigilant·e à la transparence des fabricants quant à leurs productions *.
Par exemple, la coupe menstruelle, qui est composée à 100 % de silicone, ne propage aucun produit chimique dans le corps et n’altère pas la flore vaginale comme peuvent le faire les tampons. Il est néanmoins conseillé d’utiliser un coupe en silicone transparent afin d’éviter les colorants inutiles dont l’innocuité reste encore à démontrer.
* La société Thinx (culottes menstruelles), qui se targue de proposer des produits réutilisables « biologiques » et « non toxiques », a réglé en début d’année 2023 une action collective qui lui coûtera jusqu’à 5 millions de dollars. Des analyses en laboratoire ont révélé dans ces produits des quantités importantes de PFAS (composés perfluorés). Ces composés organiques pratiquement indestructibles s’accumulent dans le corps et l’environnement, d’où leur surnom de « polluants éternels ». Ils sont utilisés dans une vaste gamme de produits commerciaux (poêle antiadhésive, gazon synthétique, etc.). Ces composés sont notamment prisés pour leurs propriétés imperméabilisantes, d’où l’intérêt de telles molécules dans la fabrication de protections menstruelles. Source: Un cocktail chimique qui sème l’inquiétude, La Presse, 5 mars 2023
Source: Collaboration Institut Santé et Société (ISS) de l’UQÀM x Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF) – Campagne Rouge à l’occasion du projet « Solutions menstruelles, zéro déchet, zéro toxine » mis sur pied par l’ISS et le Collectif Genre, santé et environnement, avec le soutien financier du Fonds Vert de l’UQAM (2021).
Bibliographie
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Focus sur les produits durables
Les inégalités économiques et de santé sont perpétuées par le peu de considération sociétale à l’endroit des menstruations. Voici quelques données :
1 personne menstruée sur 5 au Canada a des difficultés à se procurer des produits menstruels, faute d’argent.
Plan International Canada, Menstruation in Canada – Views and Realities, 2022
Environ 1 personne sur 2 (48,7%) au Québec trouve que les produits menstruels ne sont pas abordables.
Portrait du vécu des menstruations au Québec, RQASF, 2021
12 à 34% de la communauté québécoise sondée aurait eu à choisir entre l’achat de produits menstruels et celui d’autres produits essentiels, ou à sacrifier d’autres dépenses pour être en mesure de se procurer ces produits.
Faciliter l’accès aux produits menstruels : mesures possibles, Conseil du statut de la femme, 2021
Les produits menstruels peuvent coûter jusqu’à deux fois plus cher dans les territoires ruraux ou éloignés que dans les grandes villes.
*Dans les communautés autochtones, une boîte de tampons coûte entre 16$ et 45$.
Period Poverty in Canada, NUPGE, 2022
66% des personnes sondées pensent que les produits menstruels réutilisables sont économiques sur le long terme et 86% déclarent qu’ils devraient être offerts à moindre coût pour les personnes dans le besoin.
Plan International Canada, Menstruation in Canada – Views and Realities, 2022
Les produits menstruels réutilisables (serviettes et culottes lavables, coupes et disques menstruels) constituent une solution concrète à la limitation de la précarité menstruelle et à la prévention de la santé menstruelle de part leur durée de vie et leur composition. Ils se rentabilisent rapidement, malgré leur investissement de départ. Avec les nouveaux programmes municipaux, cet argument est d’autant plus vrai. Pour en savoir plus à ce sujet, consultez notre page Subventions | Produits menstruels durables.
Dans l’idéal, il est conseillé d’acheter des produits conçus et fabriqués au Québec, dont la composition est la plus naturelle possible (coton et/ou chanvre organique pour les serviettes et culottes lavables). Afin de les utiliser de manière sécuritaire et les préserver le plus longtemps possible, il est indispensable de prendre connaissance et de respecter les recommandations émises par le fabricant (elles peuvent varier selon les produits et les marques).
Pour aller plus loin, découvrez le billet « Menstruations zéro déchet » par Diana Palacios, éducatrice menstruelle (disponible également en anglais).
Mythes & tabous
Le sang menstruel est sale.
FAUX. Le sang menstruel est un mélange composé de sang, de sécrétions vaginales et de cellules de la paroi utérine. De plus, les menstruations sont un phénomène naturel, indicateur d’une bonne santé: avoir un cycle menstruel est indispensable car les hormones sécrétées contribuent au bon fonctionnement de l’organisme à de multiples niveaux (systèmes cardiovasculaire et nerveux, métabolisme, santé des os et des seins, etc.).
Utiliser un tampon cause la perte de la virginité.
FAUX. La virginité est un concept souvent associé à la déchirure de l’hymen (membrane qui ferme partiellement l’orifice du vagin). Après le premier rapport sexuel, l’hymen peut s’étirer et se déchirer, d’où le mythe. Cependant, la virginité demeure liée aux relations sexuelles uniquement. Mettre un tampon ne signifie pas que la personne n’est plus vierge.
Je ne peux pas aller à la piscine, courir ou danser au risque que du sang coule de chaque côté.
FAUX. Il est possible de tout faire pendant les menstruations. Il suffit de choisir le ou les produits menstruels adaptés à la situation et à vos besoins !
Le flux menstruel peut se contrôler.
FAUX et VRAI. Les règles sont imprévisibles: elles n’arrivent ni à jour ni à l’heure fixe et chaque personne menstruée a sa propre durée de cycle et de menstruations. Une fois commencé, l’écoulement par le vagin va durer entre 3 à 7 jours, sans que l’on puisse l’arrêter. Il faut donc pouvoir le gérer dans le respect de sa santé et de sa dignité.
Il existe cependant une pratique minoritaire appelée flux instinctif libre, qui demande une très bonne connaissance de son corps et un solide entrainement avant d’être maîtrisée.
Les rasoirs sont des produits essentiels, au même titre que les produits menstruels.
FAUX. Si un homme n’a pas de rasoir, il pourra tout de même aller en cours, sortir avec ses ami·e·s et se présenter à une entrevue pour un emploi. Ce n’est pas le cas, par exemple, d’une femme qui a ses règles et aucun produit menstruel à disposition, que ce soit par manque de moyens financiers ou par absence de produits là où elle se trouve.
Une analogie peut cependant être faite avec d’autres produits considérés comme essentiels. En effet, des lois indiquent que les toilettes doivent être équipées de papier et de savon afin de garantir la santé et la dignité de la population. Quant aux masques, ils ont été jugés indispensables pendant la pandémie de COVID-19 et donc été massivement distribués.
Les produits menstruels, de par leur caractère essentiel, ne devraient-ils
donc pas pouvoir bénéficier du même traitement?
Si j’ai un téléphone, c’est que j’ai les moyens d’acheter des produits menstruels.
FAUX. On entend souvent que si une personne peut se permettre d’avoir un téléphone et un abonnement téléphonique, c’est qu’elle a les moyens de s’acheter des produits menstruels. Il est bon de rappeler que de nos jours le téléphone est un outil indispensable, que ce soit dans sa vie personnelle ou professionnelle. Avoir à choisir entre deux besoins essentiels est un
dilemme que personne ne devrait avoir à subir.