Procédures, Risques et Recours

Les femmes sont les plus grandes adeptes de la chirurgie esthétique et représentent 85,6% du nombre total des personnes ayant subi une intervention.

Selon les plus récentes statistiques de la Société internationale de chirurgie esthétique et plastique (ISAPS), plus de 20 millions de chirurgies esthétiques et d’interventions non-chirurgicales ont été réalisées sur des femmes en 2017. Faute d’avoir des statistiques pour le Canada, les chirurgies esthétiques les plus populaires aux États-Unis sont l’augmentation mammaire, la liposuccion et la chirurgie des paupières, alors que les interventions esthétiques non-chirurgicales les plus communément réalisées sont les injections de toxine botulique, d’acide hyaluronique et d’épilation.

Un acte à prendre au sérieux

Vous croyez qu’une chirurgie esthétique, c’est à peine plus invasif qu’une visite au salon de beauté? Détrompez-vous. Les interventions et les chirurgies esthétiques comportent leur lot de risques pour la santé, et très peu de femmes sont au courant de ces risques.

Selon le Collège des médecins, la chirurgie esthétique est un soin non-médicalement requis, c’est-à-dire qui n’est pas « nécessaire pour la sauvegarde ou le rétablissement de la santé ». Le Collège la définit comme « [t]out acte chirurgical, incluant la liposuccion, la liposculpture, les injections de gras, la greffe de cheveux et l’utilisation des techniques ablatives, incluant le laser, visant principalement à modifier l’apparence corporelle d’un patient à des fins esthétiques, à l’exclusion de tout but thérapeutique ou reconstructeur. » (Source : Collège des médecins du Québec. (2016). Rapport du groupe de travail : La médecine esthétique. p.13; p.30).

Étant donné ses risques, la chirurgie esthétique doit répondre à des exigences professionnelles, techniques et éthiques très élevées. D’après la jurisprudence, des précautions encore plus importantes doivent être prises. Les tribunaux ont établi que le devoir d’information des médecins à l’égard de leurs patient.e.s était plus élevé en médecine esthétique qu’en médecine thérapeutique. Ainsi avant de subir une chirurgie esthétique, on doit recevoir toute l’information pertinente en rapport avec celle-ci et ses alternatives pour être en mesure de poser un consentement éclairé. Toutes ces exigences dépassent celles d’une simple visite au salon de beauté.

Toutefois, au désavantage de celles qui veulent recourir à la chirurgie esthétique, les médecins ont une obligation de moyens et non de résultats. Ainsi, un chirurgien esthétique est tenu d’utiliser des moyens de qualité, considérés comme raisonnables par ses pairs dans un contexte de soin donné, mais il n’est pas tenu de garantir le résultat final de l’intervention. Vous vous devez d’avoir des attentes réalistes vis-à-vis l’intervention. Vous croyez qu’une chirurgie esthétique, c’est à peine plus invasif qu’une visite au salon de beauté? Détrompez-vous. Les interventions et les chirurgies esthétiques comportent leur lot de risques pour la santé, et très peu de femmes sont au courant de ces risques.

Une médecine détournée de sa mission première?

Mais il y a un mais… Le but de la médecine étant de soigner, une intervention qui n’a pas de visée thérapeutique, comme la chirurgie esthétique, peut-elle vraiment être considérée comme médicale? Autrement dit, la médecine peut-elle être esthétique? Considérant ses risques, infligés à une personne en santé, que faire du principe fondateur de la médecine « d’abord, ne pas nuire »? Ces risques sont-ils réellement contrebalancés par les bienfaits de la chirurgie esthétique? Avant de passer sous le bistouri, vous devez en mesurer et équilibrer tous les risques et les bienfaits potentiels. La chirurgie esthétique améliorera-t-elle votre santé ou lui nuira-t-elle? C’est à bien y réfléchir.

La question de savoir si, fondamentalement, la chirurgie esthétique est médicale ou non, relève de la philosophie. Peu importe la réponse, si vous faites le choix de subir une chirurgie esthétique, il est capital d’être très bien informée des implications de ce type d’intervention.

Le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF) a créé ce site pour vous aider à prendre une décision éclairée.


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