Un problème « féminin », les maux de tête? Ceux-ci touchent en effet de deux à trois fois plus de femmes que d’hommes.
Courants, les maux de tête (céphalées de tension) indiquent un déséquilibre lié au stress, à la fatigue, aux hormones, à la faim, à la soif, à l’alimentation, aux médicaments, à l’abus d’alcool ou encore à un mauvais alignement des vertèbres cervicales.
En général, ce n’est pas grave. Consultez toutefois si le mal de tête est accompagné de raideur au cou, fièvre, vomissements, difficulté à bouger ou si votre état général se détériore. Les migraines sont une sorte de mal de tête.
Migraines hormonales : encore le cycle menstruel ?
Certaines femmes éprouvent des migraines et maux de tête dès l’adolescence. Ces inconforts liés aux menstruations participent à la « dysménorrhée », c’est-à-dire des menstruations difficiles ou douloureuses, ce qu’on appelle communément le « syndrome prémenstruel ». Signalons toutefois la complexité de ce phénomène qui ne se résume pas nécessairement seulement à une question d’hormones. L’existence d’un lien entre les maux de tête et les menstruations ne signifie pas qu’elles en soient la cause unique. En effet, les éléments sous-jacents aux maux de têtes sont multiples et souvent interreliés : mode de vie (alimentation, sédentarité, stress…), vécus traumatiques, culture, vision du monde…
Selon le consensus médical occidental, la chute du taux d’estrogènes avant les règles provoque une vasoconstriction (contraction des vaisseaux sanguins) entrainant un manque d’oxygène dans la tête. Le réflexe est alors de traiter par des estrogènes les maux de tête associés à une baisse de cette hormone. Cette vision restrictive du traitement peut comporter de multiples effets secondaires néfastes sur la santé. Des alternatives sont examinées plus bas.
Bien que normalisée, la dysménorrhée signifie que quelque chose ne tourne pas rond. Alors que les règles représentent un signe vital, un signe de santé globale, toute douleur devient porteuse de sens. Or, notre vision collective du cycle menstruel ne nous en fait-elle pas perdre le sens, précisément? Cette conception négative des menstruations en vient à dissocier notre lien corps-esprit. Il est temps de revaloriser les menstruations.
Selon une revue systématique d’études, les « migraines menstruelles » cessent en général après la ménopause, mais elles augmentent souvent durant la transition qui la précède. Les maux de tête après la ménopause seraient pour leur part accrus par la consommation régulière de tabac et d’alcool. Selon cette même analyse, l’utilisation de contraceptifs hormonaux avant la ménopause et la thérapie hormonale après celle-ci pourraient aussi en augmenter la fréquence. À noter que les migraines avec aura ne sont malheureusement pas souvent diminuées lorsque survient la ménopause.
De plus, les manifestations physiques et émotionnelles expérimentées pendant les règles peuvent préfigurer ce qui sera vécu au cours des mois ou années de transition vers la ménopause. Raison de plus pour en investiguer les causes profondes et prendre soin de notre cycle.
Une approche globale appelle diverses solutions.
Soulager les migraines : plusieurs options
- Se questionner au sujet de tensions relationnelles actuelles ou passées, de causes émotionnelles, psychologiques pouvant expliquer ces maux de tête
- Tenir un journal de bord pour identifier les déclencheurs
- Contrer le stress : cohérence cardiaque, méditation, yoga, jardinage
- Tester ses sensibilités alimentaires, éviter les déséquilibres :
- Manque de vitamine B2? Manger des œufs, poissons, viandes.
- Manque de magnésium? De fer? Manger des légumes verts, des légumineuses, des noix, du sarrasin riches en magnésium et en fer.
- Diminuer les produits laitiers souvent pris en excès.
- Manger peu le soir (insister sur les légumes, sans oublier les protéines)
- Nettoyer son foie, dont la tâche est de dégrader les hormones (radis noir, huile d’onagre, infusion de romarin)
- Examiner si l’alcool ne pourrait pas être en cause
- Boire un café peut aider certaines
- Mais peut-être revoir sa consommation globale de caféine
- Vous êtes sensible au gluten? Au lactose (produits laitiers)? Les supprimer pendant quelques semaines peut fournir une réponse
- Faire attention aux additifs alimentaires (présents dans les produits transformés)
- Se méfier des anovulants, des médicaments antidouleur (aspirine, Ibuprofène) qui peuvent causer des maux de tête
- Augmenter ses activités physiques : marcher, nager, etc.
- Augmenter la fréquence de son activité sexuelle (moyen efficace pour environ la moitié des femmes)
- Consulter en acupuncture, en homéopathie, en ostéopathie
- Recourir aux huiles essentielles : menthe poivrée, gaulthérie sur les tempes ou encore de lavande ou d’eucalyptus (s’informer avant de les utiliser, certaines, précautions sont de mise)
- Augmenter sa consommation d’eau
- Boire régulièrement des tisanes de camomille, essayer aussi celles au romarin, en respirer les vapeurs peut soulager
- Appliquer du chaud, du froid, les alterner : tester ce qui vous soulage
En bref, les possibilités de traitement sont réellement variées. Si ce problème est récurrent, il peut être sage de consulter en homéopathie, en naturopathie ou en ostéopathie.
Prenez soin de vous!