Mon SOPK a fait que j’ai pris beaucoup de poids durant ma puberté. Je n’ai presque jamais mes règles, mais le peu que j’ai sont extrêmement douloureuses. La seule solution que ma médecin m’a proposée est la pilule contraceptive. J’aimerais qu’il y ait plus de ressources pour les personnes atteintes du SOPK. Le syndrome reste méconnu et les gens ne savent pas tout ce qu’il peut engendrer (fatigue, prise de poids, dépression, etc.)

Lau

Faire des choix environnementaux a toujours été important pour moi, c’est la raison pour laquelle j’utilise une coupe menstruelle et des serviettes hygiéniques réutilisables, depuis plus de 20 ans. Il n’est pas toujours évident de s’équiper de tel matériel lorsque l’on souhaite commencer, puisque c’est dispendieux… par contre à long terme ça fait une grande différence pour l’environnement et pour le budget ! L’inconvénient est d’être en mesure de vider ma coupe menstruelle dans les toilettes publiques, il n’y a pas d’installation qui permet d’utiliser convenablement ce genre de matériel… peut-être que si les endroits publics étaient plus adéquats à ce niveau, il y aurait plus de femmes à l’aise de les utiliser.

Mia

Lors de mes premières menstruations, c’était la journée de mon anniversaire (14 ans). J’étais à l’extérieur de la maison toute la journée avec un groupe d’adultes pour participer à une émission de télévision. Je portais une robe blanche. À chaque pause, je me retrouvais aux toilettes pour vérifier le saignement. J’ai mis des tonnes de papier de toilette pour être certaine de ne pas tacher ma robe. C’était une expérience stressante. Par la suite, j’ai pris mon argent de poche pour m’acheter des serviettes et des tampons.

Gisèle

Dans mon cas, depuis que j’ai pris beaucoup de poids, mon sang sort soit du devant soit vers le dos et aucune serviette n’est assez longue pour me protéger. Même avec un très léger flux ça prend une protection. Dans mon cas j’aurais besoin de 22cm ou 8.5″ dans le moyen à léger et le très léger. 

Martine

À l’école j’étais gênée de changer ma serviette sanitaire par peur qu’on entende l’enveloppe de plastique s’ouvrir. À ce jour, je ne comprends pas d’où cette anxiété et cette honte d’être ‘dans sa semaine’ vient. Partout j’imagine.

Sabrina

Mes menstruations sont irrégulières et très douloureuses ce qui fait en sorte que je suis toujours stressée de saigner à un moment inopportun et de me faire juger pour ça. De plus la douleur est parfois tellement insupportable que je ne suis pas capable de bouger de mon lit.

Anonyme

Depuis mon adolescence, j’ai toujours senti que je devais me battre contre des standards de beauté qui ne me rejoignaient pas, car je suis une femme grosse. Aujourd’hui, j’aimerais utiliser une coupe menstruelle mais je ne suis pas capable de me sentir à l’aise et j’ai peur. J’ai l’impression de ne pas bien connaître mon corps. J’ai peur d’installer la coupe et de ne plus être capable d’aller la chercher, je n’arrive pas à comprendre l’anatomie de mon vagin car je ne prends pas le temps de m’y attarder et de faire connaissance avec lui par peur d’encore le comparer à celui des autres. J’aimerais vivre dans un monde où on laisse les gens vivre peu importe la forme et la couleur de leur corps.

Marie-Jeanne

À 34 ans, menstruée depuis quoi ? 12 ans ? Je n’ai jamais réussi à trouver une marque de serviettes sanitaires qui me convient. Depuis peu, j’ai des irritations terribles à chacune de mes menstruations, c’est encore plus douloureux que les menstruations elles-mêmes, c’est pourquoi je songe enfin à passer à passer aux serviettes réutilisables. Le hic c’est que ça m’écoeure un peu mais mon irritation n’est plus endurable, alors j’imagine que c’est une question de jours (et un peu une question financière) avant que je fasse le grand saut. Je sais toutefois qu’il y a des subventions qui existent et mon village en fait partie alors… j’attends quoi pour me décider ?

Geneviève

La semaine des règles a toujours été pénible pour moi car c’est un déluge, littéralement, depuis mes 12 ans. Je devais me lever la nuit et même là il était trop tard pour sauver mes draps, les pauses à l’école n’étaient pas suffisantes et aucune serviette ne me convenait. J’avais des douleurs au toucher, m’essuyer était une horreur ! Depuis que je suis passée aux produits menstruels réutilisables, je pourrais presque garder la même serviette toute la journée, je n’ai plus aucune douleur et je peux porter des leggings en toute confiance !

Sarah

Je n’avais même pas encore mes règles et quand j’étais de mauvaise humeur, contrariée, frustrée, mon frère se moquait de moi en disant que j’étais SPM. Je ne savais même pas ce que ça voulait dire. J’ai appris qu’on peut pas avoir des humeurs variées en tant que femme, ou même fille, sans que ce soit obligatoirement associé à ses règles. On se fait stigmatiser avant même d’avoir ses menstruations, par des personnes que ça ne concerne pas.

Sabrina

Le tabou autour des menstruations était tellement présent lorsque j’ai commencé à les avoir et ça a continué pendant une bonne partie de mon parcours scolaire. Selon mes souvenirs, ma mère ne nous avait pas parlé des menstruations avant que ça nous arrive et j’étais tellement démunie les premières fois, je ne comprenais pas exactement ce qui se passait, que je ne lui en ai pas parlé pendant plusieurs mois. C’est à son initiative qu’on a donc discuté du sujet, mais c’était surtout pour m’expliquer comment utiliser une serviette jetable. Probablement qu’elle-même n’était pas très à l’aise d’en parler, ce qui ne m’a pas aidée à passer par-dessus le tabou. Ainsi, tout au long de mon secondaire, nous (les filles) jouions le jeu de «comment prendre un produit menstruel dans son sac et le mettre dans ses poches/transporter/donner à une autre sans que personne ne le voie».

Elizabeth

À 13 ans, en visite chez des amis de mes parents, j’ai eu mes règles. Ce n’était pas la première fois, mais je n’avais aucune serviette « au cas où », avec moi, n’ayant pas pris l’habitude à cet âge d’en traîner avec moi. Mon père, qui n’était pas à l’écoute de mes besoins, a fait la sourde oreille lorsque je lui ai demandé discrètement qu’il fallait en acheter. Donc, trop gênée pour demander à quelqu’un d’autre, j’ai fini par devoir voler une serviette sanitaire dans l’armoire de la salle de bains chez qui nous séjournions (heureusement, elle en avait!).

Catherine, Québec

Je n’avais plus d’argent, alors j’ai dû utiliser des essuie-tout hyper absorbants!  Mon intervenante est venue à mon secours avec des serviettes sanitaires.

Amanda, Longueuil

Morceau de vêtements, essuie-tout, bas… les filles sont ingénieuses quand elles sont menstruées et n’ont pas les moyens d’acheter des serviettes ou des tampons! C’est inacceptable.

Marie-Josée, Saint-Hubert

Je m’appelle Justine. J’ai 18 ans. Je vais au CEGEP à temps plein et je travaille le reste du temps. J’ai une voiture que je dois entretenir et je dois subvenir à mes besoins de tous les jours. Ma réalité financière est très précaire, mon employeur me donne les heures qu’il peut et je dois faire face à la réalité des fin de sessions. Le mois dernier, quand est venu le temps de payer mes serviettes hygiéniques, j’ai réalisé que je n’avais presque plus d’argent et que ma paie n’arriverait pas avant des jours, j’étais paniquée. J’ai emprunté quelques produits à des amies mais leur réalité n’est pas très différente de la mienne. J’ai alors demandé à mes parents si encore une fois ils pouvaient me dépanner. Ce n’est pas facile d’insérer ces dépenses dans mon budget. Je ne crois pas que les hommes ont beaucoup à se soucier, c’est pourquoi j’ai accepté de témoigner.

Justine

À 15 ans, j’ai séjourné avec ma famille dans une maison pour femmes victimes de violence, et nous n’avions pas les sous pour nous procurer ni de la nourriture, ni des produits d’hygiène. Nous avions dû quitter d’urgence notre maison et les ressources étaient maigres. La maison d’hébergement fournissait le logis et la nourriture. Par contre, j’aurais apprécié, à ce moment, qu’on nous remette gratuitement certains articles pour nos besoins de base, comme des serviettes sanitaires.

Catherine, Québec