Voici un cri du cœur anonyme que nous avons reçu en janvier 2020, ici reproduit dans son intégralité (mis à part quelques fautes d’orthographe qui ont été corrigées). Les gras sont ceux de l’auteur ou autrice. Bien que le ton choisi ici ne soit pas celui du RQASF, nous publions ce texte anonyme en solidarité avec toutes les personnes victimes du système psychiatrique. La personne qui a écrit ces lignes peut communiquer avec nous pour en discuter, nous conserverons son anonymat.
« Le savoir est une arme: bombe nucléaire sur la psychiatrie
« La santé mentale est d’actualité: la psychiatrie aurait dû rester dans le passé, aux côtés des SS et des autres abominations structurelles et fascisantes. Pourquoi cette comparaison au nazisme? Parce qu’ils sont intrinsèquement liés: 6 témoins ont affirmé sous serment au procès de Nuremberg que la psychiatrie a été la condition préalable à l’holocauste puisqu’il y avait des camps de la mort pour les patients mentaux avant ceux pour les Juifs.
« Le DSM, la bible du système d’oppression psychiatrique – système qui était presque mort au début des années 1970 avant le sauvetage financier massif par Big Pharma – n’est qu’un recueil de jugements moraux, de racisme voilé et d’appels au conformisme transformés en symptômes et regroupés en pseudo-maladies. L’hypothèse d’une origine neurochimique de la psyché humaine n’est encore à ce jour simplement qu’une hypothèse, sur laquelle des bourreaux déguisés en médecins obtiennent le droit, chaque jour, de séquestrer et droguer de force des individus trop visionnaires, sensibles ou spirituellement avancés pour leur conception blanche et bourgeoise du monde.
« Les schizophrènes ont besoin de mentors et de guides spirituels, les bipolaires d’un réseau de soutien solide et de moyens de subsistance appropriés pour leur rythme énergétique, les gens ont tous des sensibilités, des fluctuations d’énergie et d’humeur et des spiritualités qui leur sont propres: il faut les accommoder, les protéger et les célébrer par tous les moyens nécessaires. Aucun poison neurotoxique appelé orwelliennement médication n’est une solution à quoi que ce soit: le cerveau est un organe social.
« Exigeons l’abolition du système d’oppression psychiatrique! »
Anonyme
Pour aller plus loin
Réseau québécois d’action pour la santé des femmes:
- Billet de Cécile Retg pour le RQASF, Femmes et folie d’hier à aujourd’hui: psychiatrie et contrôle social, 26 mars 2018
- Extraits de notre rapport «Santé mentale au Québec: les organismes de femmes à la croisée des chemins» (2011): Femmes et santé mentale, une histoire de pouvoir, Ancrages biopsychosociaux de la santé et de la maladie, Les enjeux scientifiques de la médicalisation, Communautarisation et médicalisation, Femmes et santé mentale.
Groupe membre:
- Sue-Anne MacDonald et Audrey-Anne Dumais Michaud, La reconnaissance des expériences des femmes en psychiatrie. Rapport de recherche concernant l’impact des hospitalisations en psychiatrie sur la vie des femmes, Montréal, Table des groupes de femmes de Montréal et Action Autonomie, Octobre 2015
Essai québécois:
- Sadia Messaili, Les fous crient toujours au secours, Éditions Écosociété, 2019, Montréal (en lien avec cet ouvrage: Plaidoyer pour les « fous », Sophie Chartier, Le Devoir, 3 juin 2019)
Organisation des Nations Unies:
- Juan E. Méndez, Rapport de l’ONU, Rapport du Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, février 2013
- Allocution de monsieur Méndez à Montréal, 9 mars 2019