Si vous avez des fibromes, des changements dans votre mode de vie peuvent faire toute la différence. Consulter si vous avez des inquiétudes.
Une majorité de femmes ont un ou des fibromes utérins (appelés myomes ou léiomyomes). Ce sont des tumeurs bénignes (non cancéreuses) qui se forment à l’intérieur ou à l’extérieur de l’utérus. Selon la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC), de 70 % à 80 % des femmes de 50 ans sont concernées. Bien que des jeunes femmes dans la vingtaine puissent être touchées, c’est dans la quarantaine que leur prévalence augmente le plus. Ils vont naturellement décroitre avec la ménopause. Toutefois, si on constate l’apparition ou la croissance de fibromes après la ménopause, on soupçonnera un cancer.
Est-ce douloureux?
De nombreuses femmes vivront toute leur vie avec des fibromes sans en avoir soupçonné la présence. Toutefois, ils peuvent causer des désagréments, voire de sérieux problèmes chez environ 20 % à 50 % des femmes : menstruations difficiles (saignements abondants, irréguliers et prolongés), anémie (vu les pertes de sang, un manque de fer), symptômes dus à la grosseur des fibromes (pressions sur les organes), problèmes de fertilité. En cas de douleurs pelviennes, il est important de vérifier l’ensemble des causes possibles (ex. endométriose).
Malgré de possibles désagréments, avoir des fibromes ne constitue pas pour autant une maladie. Ils sont le signe d’un déséquilibre hormonal dont les causes peuvent être multiples. Certains facteurs dont plusieurs sont liés aux déséquilibres hormonaux ont été observés chez les femmes présentant des fibromes.
À noter
Chez les femmes d’ascendance africaine la prévalence des fibromes utérins est de 3 à 4 fois plus élevée que chez les Caucasiennes. Pourquoi? La médecine y verra des facteurs génétiques ou simplement inexpliqués. Mais des études pointent en direction de facteurs sociaux : historique de discriminations et d’exclusions sociales, racistes et économiques, stress élevé.
Facteurs favorisant l’apparition des fibromes ou leur croissance
- Premières règles précoces
- Règles fréquentes
- Histoire familiale de fibromes
- Nulliparité (pas d’enfant)
- Âge (40-50 ans)
- Manque d’activité physique
- Obésité
- Consommation d’alcool
- Stress
- Historique de violence sexuelle (surtout pendant l’enfance)
En limiter la croissance par une approche globale de la santé
La croissance des fibromes dépend du taux d’hormones féminines lié à de multiples facteurs.
- Commencer par quelques mesures alimentaires. Il est recommandé de diminuer ou éliminer : le sucre raffiné, la viande rouge, les produits laitiers, les fritures, le café, l’alcool
- Consommer des suppléments ou plus d’aliments riches en fibres (végétaux), en Omégas 3 (graine de lin, chia), en calcium (légumes verts, sésame), en magnésium, en vitamine B
- Nettoyer son foie
- Activer son corps chaque jour, c’est essentiel
- Adopter une pratique relaxante, une pratique spirituelle ou une pratique qui vous guidera vers plus de conscience : la méditation, le Qi Gong, le tai chi, le yoga, par exemple
- Consulter en acupuncture, herboristerie, homéopathie 1, 2, 3, 4, 5, massothérapie, naturopathie, ostéopathie
- Traiter les causes profondes : conflits, émotions, colères (si vous en avez les moyens, consulter une ou un thérapeute d’approche globale, une ou un psychologue)
- Selon Dre Christiane Northrup, spécialiste en santé des femmes, les fibromes peuvent être un « message du corps ». Prenez le temps d’explorer la dimension émotionnelle de vos fibromes.
- Traitements médicaux : dans certains cas, des médicaments vous seront prescrits. Il est important de bien s’informer, car tous les médicaments comportent des effets secondaires. Parfois, une chirurgie ne pourra être évitée. Vous avez droit à un traitement personnalisé qui respecte vos besoins (consentement éclairé).
Vivre 100 fibromes, un membre du RQASF dont la mission est d’améliorer la prise en charge des fibromes utérins, est une association qui peut aider les femmes qui expérimentent des difficultés avec leurs fibromes à briser leur isolement, par diverses activités de réseautage et d’information.
Références
1. Raymond SEVAR (2007). “Aurum muriaticum natronatum—four case
reports”, Homeopathy, 96, p. 258-269, www.sciencedirect.com
2. Dr. A.V. POPOV (1992). “Homoeopathy in treatment of patients with fibromyoma of the uterus”, British Homoeopathic Journal, 81, 4 (Oct.), p. 164-167
Claudia Savard
Vous dites que les fibromes ne constituent pas une maladie? Vraiment? Pourtant, c’en est bien une! Une qu’on banalise malheureusement. Merci de revoir ce bout de texte. Cela ne fera qu’augmenter la cohérence des excellentes informations que vous donnez! Merci!
Isabelle Mimeault, responsable de recherche au RQASF
Bonjour, merci pour votre commentaire. Je comprends que si, pour vous, les fibromes occasionnent des problèmes de santé sérieux, ce soit une maladie. Je ne remets pas en question votre situation ni votre vécu. Mais je vous invite à me suivre dans mon raisonnement.
J’ai écrit dans le billet: «Malgré de possibles désagréments, avoir des fibromes ne constitue pas pour autant une maladie. Ils sont le signe d’un déséquilibre hormonal dont les causes peuvent être multiples.».
Tellement de femmes ont des fibromes (parfois sans le savoir), c’est un symptôme de déséquilibre hormonal et un déséquilibre hormonal n’est pas en soi une maladie, c’est ce que je soutiens. C’est pourquoi «avoir des fibromes» ne constitue pas en soi une maladie. Toutefois ces fibromes peuvent vous rendre malade, si le déséquilibre persiste et même s’il s’aggrave. Et certains fibromes peuvent même devenir cancéreux.
Est-ce jouer sur les mots? Je ne veux pas me lancer dans une bataille de définition. Je comprends votre réaction et j’en prends note pour une prochaine révision du billet et même pour tout rédaction concernant la santé des femmes.
Vous avez sans doute remarqué qu’au RQASF, nous travaillons à faire la lumière sur la médicalisation de la santé des femmes, notamment pour mettre en avant une vision globale de la santé. «Médicalisation», cela veut dire considérer les étapes normales de la vie des femmes (grossesse, ménopause, etc.) ou certains maux qu’elles auront au cours de leur vie (douleurs menstruelles, fibromes), comme des maladies, des maladies qu’on traite, sans égard aux causes, avec des médicaments. De nombreuses femmes se font prescrire la pilule (contraceptif hormonal) dès qu’elles évoquent des symptômes de déséquilibre hormonal. Or, ce traitement n’est pas anodin, ses effets secondaires risquent de provoquer plus de problèmes à moyen ou long terme.
Lina
Merci pour votre site. Je vis en France et sur bien des sujets , les sites canadiens sont source d informations de grande qualité .
J’aimerais voir une distinction à propos de l’interstitiel et des résultats concrets avec les thérapies de médecine douce .
Gaëlle Haudebourg
Bonjour, merci pour ces explications, quel médecin est apte ,et d accord sans rechigner pour faire un bilan hormonal complet ?
J’ai de gros soucis d effets secondaires, j’ai un gros fibrome de 8 cm, je dois subir une hystérectomie, mais j’aimerais vraiment un bilan hormonal complet… merci par avance pour votre réponse. Gh
Dauriac
Bonjour
Je vous remercie pour vos informations.
Pourriez vous m éclairer s il vous plaît?
On m a décelé 2 fibromes , un qui ne bouge pas centrimetrique et l autre qui est passé de 5 à 9 cm en un peu plus d un an.
Fibromes de type 5.
J ai bientôt 49 ans je ne prends aucune pilule et je n ai pas de stérilet et ce depuis plus de 15 ans.
Ce gros fibrome m invalide car j ai quand j ai mes règles de manière aléatoire des saignements très abondants.
Que me conseilleriez vous?
Les médecins envisagent de la progestérone car à priori j ai bcp d d’oestrogènes mais bcp moins de progestérone.
Je vous remercie pour votre retour.
Bien à vous.
lerqasf
Bonjour, merci pour votre commentaire. Comme vous vous en doutez sans
doute, nous ne sommes pas en mesure de répondre à des questions
médicales personnelles. Toutefois nous pouvons donner notre avis sur
certaines pratiques qui peuvent vous aider à diminuer certains
inconforts.
Vous faites allusion, à juste titre il nous semble, à un déséquilibre
entre les estrogènes et la progestérone, ce qu’on appelle une « dominance
en estrogènes » qui pourrait être une source de vos fibromes ou de leur
développement. Cette dominance en estrogènes est fréquente et au moment
de la ménopause, les fibromes régressent souvent de façon naturelle. La
progestérone bio-identique peut représenter une option, mais elle est à
examiner au cas par cas.
Nous vous encourageons, dans la mesure de ce qui est possible pour vous,
à adopter les conseils énumérés dans notre article ci-haut, afin de
rétablir l’équilibre dans votre corps. Vous trouverez également d’autre
information et matière à réflexion dans la vidéo suivante, le panel « Les
menstruations quand ça va mal » réalisé le 22 avril 2021 dans le cadre de
notre Campagne Rouge
https://rqasf.qc.ca/campagnerouge/medicalisation/panel-les-menstruations-quand-ca-va-mal-fibromes-endometriose-sopk-etc-video/
Enfin, nous vous suggérons d’entrer en contact avec notre organisme
membre participant à ce panel et spécialisé sur les fibromes, Vivre 100
fibromes. Au plaisir.