Avant-propos / 16 mars 2020

Le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes cesse ses activités publiques pour les deux semaines à venir, en adéquation avec les consignes gouvernementales de prévention de l’épidémie de COVID-19. L’équipe poursuit les dossiers en cours en télétravail.

Il est de notre responsabilité de nous joindre aux recommandations sanitaires gouvernementales. Nous vous encourageons donc à vous tenir informé.e et à suivre les conseils de prévention requis: nous devons nous adapter rapidement à cette situation inédite, dans le souci de protéger les personnes vulnérables qui nous entourent et faire ainsi en sorte de ne pas surcharger le système de santé, et celles et ceux qui oeuvrent chaque jour à son bon fonctionnement, pour le bien de l’ensemble de la population.

Nos pensées accompagnent particulièrement toutes les personnes déjà isolées, nos aîné.e.s, les personnes fragilisées au niveau de leur santé ou de leur bien-être mental, et toutes celles et ceux vivant la précarité. Nous devons nous unir pour affronter au mieux cette situation, aujourd’hui et dans l’après.

Ne cédons pas à la peur, respectons simplement les mesures préventives, soyons toujours positif.ve.s, et encore plus solidaires!

IMPORTANT:

– Avant de prendre une médication, consultez votre pharmacien.ne communautaire. Selon vos traitements en cours, des contrindications peuvent être de mise

À lire ➡️  « La Covid-19 pourrait être aggravée par l’Advil et autres AINS même chez les jeunes, avertissent le ministre et des médecins (alternative) », Psychomédia, 14 mars 2020

– Si vous êtes malade, ce n’est pas forcément dû à la COVID-19: restez chez vous pour ne pas contaminer les autres ou être plus fragile à la contamination.

Respirez, lisez, buvez de l’eau régulièrement, évitez de manger trop sucré et, si possible, augmentez vos rations de légumes (et d’ail, de gingembre…). Prenez soin de vous de toutes les manières qui vous conviennent: que cette pause soudaine et imposée soit l’occasion de ralentir et revenir à l’essentiel.

Solidairement,

L’équipe du RQASF


Billet publié le 11 mars 2020

Depuis sa récente apparition, le coronavirus (COVID-19) a fait l’objet de tout un battage médiatique. À travers ce vent de frayeur qui déferle sur la planète depuis le début de 2020, que savons-nous concernant ce mystérieux virus?

Sommaire:

  1. Que sont les coronavirus?
  2. Qu’en est-il du coronavirus SARS-CoV-2 et du COVID-19?
  3. Combien de souches du SARS-CoV-2 a-t-on découvert jusqu’à maintenant?
  4. Quelle est l’étendue réelle de cette éclosion de COVID-19?
  5. Quels sont les risques de contracter le COVID-19?
  6. Comment ce virus se propage-t-il?
  7. Peut-on contracter le COVID-19 en touchant une surface ayant pu être contaminée?
  8. Est-il possible de contracter le virus via un animal au Canada?
  9. Et qu’en est-il du risque de transmission d’un animal lors d’un voyage à l’étranger?
  10. Quels sont les symptômes du COVID-19?
  11. Quelle est la période d’incubation du COVID-19?
  12. Existe-t-il un vaccin pour se protéger du COVID-19?
  13. Est-ce que le vaccin contre la grippe protège contre le COVID-19?
  14. Y a-t-il un traitement pour le COVID-19?
  15. Quelles sont les personnes à risque de décéder du COVID-19?
  16. Quel est le taux de fatalité associé au COVID-19?
  17. On entend dire que l’influenza est plus dangereux que le COVID-19: quel est le risque réel de mourir de la grippe au Canada?
  18. Comment puis-je me protéger contre le COVID-19?
  19. Est-ce que le port du masque permet de se protéger contre le COVID-19?
  20. Existe-t-il des moyens naturels d’optimiser mon système immunitaire?

Les coronavirus forment une vaste famille de virus qui peuvent causer des maladies allant du simple rhume à des affections plus graves comme le Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et le Syndrome respiratoire du Moyen-Orient (SRMO).

En décembre 2019, un nouveau virus de la famille des coronavirus et initialement nommé 2019‑nCoV a été détecté dans la ville de Wuhan en Chine après qu’une éclosion de pneumonie atypique ait été identifiée dans cette ville. Ce virus porte désormais le nom de SARS‑CoV‑2 et la maladie associée est le COVID‑19. Ce virus cause des infections respiratoires allant de légères à graves.

Les virus subissent des mutations à mesure qu’ils se répliquent. Jusqu’à maintenant, 2 souches différentes du SARS‑CoV‑2 ont été identifiées. La souche « S » est la plus ancienne et la moins agressive. Elle serait responsable d’environ 30 % des infections. Quant à la « L », elle serait apparue plus tard, serait plus agressive, se propagerait plus rapidement mais sa présence aurait cependant tendance à diminuer [1].

Au moment d’écrire cet article [2], le nombre de personnes infectées par le SARS‑CoV‑2 atteignait 118 661 à l’échelle planétaire et le virus était responsable de 4269 décès. Mentionnons que du nombre de cas diagnostiqués, 65 105 sont considérés rétablis [3]. Au Canada, 83 cas d’infection COVID-19 ont été confirmés, 8 sont rétablis et 1 décès a été déclaré [4].

Selon l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), le risque pour la santé publique associé au COVID-19 est faible au pays [5]. En ce qui concerne les voyageurs canadiens à l’étranger, le risque varie selon la destination. À l’heure actuelle, le gouvernement du Canada recommande d’éviter tout voyage non essentiel en Chine et en Iran [6]. Consultez le site https://voyage.gc.ca/voyager/avertissements pour plus d’information.

Le SARS‑CoV‑2 infecte le nez, la gorge et les poumons. Comme les autres infections respiratoires, COVID-19 se propage le plus souvent par les gouttelettes respiratoires générées lorsque nous toussons ou éternuons ainsi que par contact personnel étroit.

Bien que nous n’ayons pas encore toute l’information au sujet du SARS‑CoV‑2 et de la façon dont il se propage, nous savons que les 2 autres coronavirus (SRAS et SRMO) ont une faible capacité de survie sur les surfaces. Le risque de transmission par l’entremise de produits ou de paquets envoyés sur une période de plusieurs jours ou semaines à température ambiante est donc très faible. À l’heure actuelle, aucune donnée probante ne démontre que le SARS‑CoV‑2 peut être transmis par l’entremise de biens importés et aucun cas de COVID-19 associé à des biens importés de la Chine n’a été déclaré au Canada.

NOTE: La situation a évolué rapidement depuis le 11 mars (date de publication de ce billet). Il semble préférable, par mesure de précaution, de considérer que le virus peut survivre plusieurs heures en suspension dans l’air et plusieurs jours sur différentes surfaces« Le nouveau virus peut demeurer actif « des jours » sur différentes surfaces », Radio-Canada, 18 mars 2020

Vu cette survie aux surfaces, il est important de se laver les mains très régulièrement.

Pour l’instant, rien n’indique qu’un animal indigène au Canada (animaux sauvages, bétail ou animaux de compagnie) soit porteur du virus qui cause le COVID-19 [7].

Bien que les coronavirus proviennent d’animaux, la propagation et l’expansion actuelles de l’éclosion de COVID-19 sont principalement associées à une transmission d’une personne à une autre. L’ASPC recommande aux voyageurs, et en particulier à ceux qui se rendent dans un pays ou une région touchée par la maladie, d’éviter tout contact avec les animaux et les produits d’origine animale [8].

Les personnes atteintes de COVID-19 peuvent n’avoir que peu ou pas de symptômes. Ces derniers peuvent s’apparenter à ceux d’un rhume ou d’une grippe et incluent : la fièvre, la toux, des maux de gorge, des difficultés respiratoires et des douleurs musculaires. Dans les cas les plus graves, l’infection peut provoquer une pneumonie, un syndrome respiratoire aigu sévère, une insuffisance rénale et même la mort.

Selon l’OMS, la période d’incubation de la COIVD-19 dure de 1 à 14 jours et le plus souvent autour de cinq jours [9]. Selon une étude américaine menée par les chercheurs du Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health et qui vient tout juste d’être publiée dans Annals of Internal Medicine, il se passerait en moyenne 5.1 jours entre le moment de la contamination du virus dans l’organisme et l’apparition des premiers symptômes [10].

 Non, il n’existe actuellement aucun vaccin pour protéger contre ce virus.

Non, le vaccin contre l’influenza ne protège pas contre le COVID-19 [11]. Une étude impliquant près de 10 000 employés de la Défense aux États-Unis démontre même que les risques de contracter le coronavirus et le métapneumovirus humain chez les individus vaccinés contre l’influenza durant la saison 2017-8 étaient significativement plus élevés par rapport aux individus non vaccinés [12].

Jusqu’à maintenant, il n’existe pas de traitement spécifique, seulement une prise en charge des symptômes [13]. Il est toutefois important de se rappeler que la très grande majorité des personnes atteintes du COVID-19 se rétabliront d’elles-mêmes. Fait intéressant à signaler, il y a 3 études en cours sur l’utilisation de perfusions de vitamine C pour le traitement du COVID-19 en Chine [14].

Comme pour la plupart des maladies virales, le COVID-19 frappe surtout les personnes âgées, et particulièrement celles qui sont fragilisées par d’autres maladies chroniques. Les fumeurs et les personnes ayant des fonctions pulmonaires limitées présentent aussi plus de risques. Les enfants ne semblent pas être un groupe à risque. Ils développent peu de symptômes lorsqu’ils sont infectés par le nouveau coronavirus.

Les estimations globales de taux de fatalité doivent être prises avec prudence, car on ignore combien de personnes sont réellement infectées. Il faut aussi garder en tête que les cas testés et signalés sont habituellement les plus graves, ce qui peut contribuer à surévaluer le taux de létalité du COVID-19.

Dans l’état actuel des connaissances, le virus semble grandement bénin dans plus de 80% des cas et seulement 14% des cas ont nécessité une hospitalisation [15]. L’OMS estime le taux de fatalité à 3,4% [16]. Ce qu’on ne devrait pas omettre de mentionner c’est que la possibilité que des cas bénins ne soient pas détectés signifie que le taux réel de fatalité pourrait être beaucoup plus faible que ce qui est présentement rapporté. Certains suggèrent que ce taux pourrait être aussi faible que 0,1% [17].

Selon les chiffres actuels, considérant 4 269 décès sur 118 661 cas diagnostiqués, nous avons un taux de fatalité de 3,6%. Il faut noter taux que ce taux n’est pas réparti également selon les régions géographiques. Selon Guy Boivin, professeur au Département de microbiologie-infectiologie et d’immunologie de la Faculté de médecine de l’Université Laval, le taux de fatalité associé au virus est d’environ 3% en Chine mais se situe plutôt à 1,5% à l’extérieur de la Chine [18].

La répartition des décès varie aussi en fonction de l’âge. La maladie présente un taux de fatalité de 0,2 % chez les moins de 40 ans, chez qui elle est généralement bénigne. Ce taux double pour les malades dans la quarantaine, passe à 1,3 % pour les gens dans la cinquantaine, puis continue de grimper avec l’âge. Il se situe à 3,6 % chez les patient.e.s dans la soixantaine et à 8% chez les 70-79 ans. Chez les personnes âgées de plus de 80 ans, il frôle les 15 % [19].

Gardons aussi en tête que le taux de fatalité tendra probablement à diminuer à mesure que de nouveaux cas seront diagnostiqués et que des individus déclarés infectés se rétabliront.

Selon Statistiques Canada, 8 511 décès ont été attribués à la grippe et à la pneumopathie en 2018 [20]. Puisque le Canada comptait 37 589 262 habitants au 1er juillet 2019, le risque de mourir de ces affections est de 0.023%. C’est donc dire que 99.98 % ne MOURRONT PAS de la grippe cette année!

Voici quelques conseils retrouvés sur le site de la santé publique du Gouvernement du Canada [21].

  • – Se laver souvent les mains avec de l’eau et du savon pendant au moins 20 secondes;
  • – Éviter de se toucher les yeux, le nez ou la bouche sans s’être d’abord lavé les mains;
  • – Éviter les contacts rapprochés avec des personnes malades;
  • – Tousser ou éternuer dans le creux du bras et non dans les mains;
  • – Rester à la maison lorsqu’on est malade pour éviter d’infecter d’autres personnes.

Le port d’un masque ne protège pas et n’est pas nécessaire pour les personnes en santé. Il peut même contribuer à créer un faux sentiment de sécurité qui pourrait réduire les gestes de prudence comme le lavage des mains. Toutefois, si vous ressentez les symptômes d’une maladie qui se propage dans l’air, porter un masque peut contribuer à éviter d’infecter d’autres personnes.

Oui, absolument! Avoir une saine hygiène de vie incluant une bonne gestion du stress, avoir suffisamment de repos, la pratique d’une activité physique et éviter les carences nutritives grâce à une alimentation équilibrée sont des moyens réputés de favoriser l’efficacité de notre système immunitaire. La prise de certains suppléments nutritionnels et plantes médicinales peut s’avérer utile pour certaines personnes. Vérifiez avec votre naturopathe, votre homéopathe ou autre professionnel.le de la santé.


Pour une information scientifique plus détaillée:

Dr Vincent Reliquet, « Pandémie COVID-19, l’analyse générale de l’Association internationale pour une médecine scientifique indépendante et bienveillante », 8 mars 2020


Note importante: ne jamais modifier votre médication avant d’en avoir discuté avec votre pharmacien.ne ou votre médecin.

« Pandémie COVID-19, les recommandations essentielles de l’Association internationale pour une médecine scientifique indépendante et bienveillante », 15 mars 2020


À lire: « La vitamine D est-elle efficace contre le coronavirus? » par Julien Vennesson


Notes et références

[1] Radio-Canada, « Il existe au moins deux souches du coronavirus », 5 mars 2020

[2] En date du 10 mars 2020 – Worldometer, COVID-19 coronavirus outbreak

[3] Ibidem

[4] Ibidem

[5] Gouvernement du Canada, Maladie à coronavirus (COVID-19): Mise à jour sur l’éclosion

[6] Gouvernement du Canada, Conseils aux voyageurs et avertissements

[7] Gouvernement du Canada, Maladie à coronavirus (COVID-19): Mise à jour sur l’éclosion

[8] Ibidem

[9] Organisation mondiale de la Santé, Maladie à coronavirus 2019 (COVID-19): questions-réponses

[10] Johns Hopkins University Bloomberg School of Public Health, New study on COVID-19 estimates 5.1 days of incubation period, 9 mars 2020

[11] Gouvernement du Canada, Foire aux questions

[12] Wolf, G. Influenza vaccination and respiratory virus interference among Department of Defense personnel during the 2017–2018 influenza season, Vaccine Volume 38, Issue 2, 10 January 2020, Pages 350-354.

[13] Santé et Services sociaux, FAQ sur la maladie à coronavirus, 5 mars 2020

[14] Andrew W. Saul, Three intravenous vitamine C research studies approved for treating COVID-19, 21 février 2020

[15] Alain Labelle, « COVID-19 et maladies infectieuses: comprendre pour comparer », Radio-Canada, 5 mars 2020

[16] Worldometer, Coronavirus (COVID-19) mortality rate, 5 mars 2020

[17] Fauci, A. et al. Covid-19 — Navigating the Uncharted. NEJM February 28, 2020. DOI: 10.1056/NEJMe2002387

[18] Alain Labelle, « COVID-19 et maladies infectieuses: comprendre pour comparer », Radio-Canada, 5 mars 2020

[19] Radio-Canada, « Comment se protéger de la COVID-19 et que faire quand on est malade? », 7 mars 2020

[20] Statistique Canada, Décès et taux de mortalité par groupe d’âge, selon certains groupes de causes

[21] Gouvernement du Canada, Foire aux questions