Le soya est une légumineuse qui a longtemps été consommée en Asie et qui gagne de plus en plus en popularité en Amérique du Nord. Aujourd’hui, on peut entendre beaucoup de choses assez contradictoires sur le soya autant sur ses bienfaits que sur ses risques. La communauté scientifique, les blogues amateurs ou encore les stratégies markéting dans l’industrie alimentaire fournissent de grands débats !

Est-ce un aliment vraiment bénéfique pour la santé en général et particulièrement pour les femmes ménopausées ? Quelles sont les potentielles contre-indications s’il y en a ? Comment bien intégrer la consommation du soya pour en tirer tous les avantages ?

Impact positif sur les hormones — Bouffées de chaleur 

Le soya est un aliment qui propose d’intéressantes valeurs nutritives. Il s’agit d’une source de protéines végétales riches en fibre, en phosphore, en magnésium, etc. La protéine de soya ne contient pas de cholestérol et renferme du bon gras. Elle peut également être consommée régulièrement sans apporter de risque en ce qui concerne les perturbations hormonales.

Les femmes asiatiques souffraient moins de bouffées de chaleur que les femmes occidentales en général. La consommation plus importante de soya peut être une bonne explication à ce phénomène parce que le soya contient de l’isoflavone, une molécule qui se rapproche beaucoup de l’œstrogène. 

Les femmes asiatiques mangent 10 à 20 fois plus de soya que les Nord-Américaines.

Des études récentes ont démontré que l’isoflavone contenue dans le soya était efficace pour réduire la fréquence et la sévérité des bouffées de chaleur reliées à la ménopause. Il est possible de le prendre sous forme de compléments en pharmacie où une consommation de 50 à 80 mg par jour est conseillée. Les effets commenceraient à se faire sentir au bout de 15 jours et l’on peut observer au bout de 2 à 3 mois une réduction d’environ 25 % de la fréquence et gravité des bouffées de chaleur. 

Il est également possible de consommer la protéine de soya sous forme d’aliments et voici quelques pistes pour respecter la dose quotidienne de soya si vous voulez en ressentir les effets bénéfiques : 

  • ¾ de tasse (180 ml) de fèves de soya cuites, d’edamames verts, ou de tofu
  • ¼ de tasse (60 ml) de noix de soya rôties
  • 1 tasse (250 ml) de lait de soya

Le soya pourrait également contribuer à la préservation de la masse osseuse chez la femme ménopausée.

Les sujets épineux et contre-indications 

Le cancer du sein

La principale crainte qui était associée au soya remonte aux premières études réalisées sur des rongeurs dont les résultats étaient peu encourageants sur les effets du soya en lien avec certains cancers, dont le cancer du sein. Toutefois, on admet mieux aujourd’hui que l’absorption du soya est différente entre les rongeurs et les êtres humains. 

Selon les dernières études, la consommation de soya sous forme d’aliments ne présente pas de danger pour les femmes atteintes ou à risque de cancer du sein et peut même améliorer le pronostic de cancer du sein. 

L’hypothyroïdie 

En revanche, le soya peut représenter un inconvénient pour les personnes souffrant d’hypothyroïdie ou qui ont une déficience générale en iode (composé important pour la production des hormones thyroïdiennes). Le soya nuirait à l’absorption de l’iode dans l’organisme dû à ses propriétés goitrogènes. 

L’iode se retrouve surtout dans les aliments de la mer, les algues, le sel de table iodé ou les aliments contenant des additifs à base d’iode

Si vous prenez des médicaments reliés à une hypothyroïdie, il est notamment conseillé de distancer la prise de médication avec la consommation de soya. 

Conclusion

Le soya a suscité beaucoup de réactions dans les études, mais plus le temps passe, plus la littérature présente des résultats assez favorables à la consommation de soya. Quoi qu’il en soit, il est toujours fortement conseillé d’aborder le sujet d’une potentielle prise quotidienne de soya avec une ou un professionnel de la santé, surtout si vous avez une condition particulière. 

Il ne faut pas oublier que le soya peut être une bonne protéine végétale, mais ne doit pas constituer la seule source de protéine dans votre alimentation. Aussi, il peut être un aliment intéressant, mais pas non plus indispensable. Trouvez les combinaisons qui vous apportent du plaisir et qui sont les plus efficaces pour vous, car chaque corps est différent !


Références 

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Setchell, K. D. R., Brown, N. M., Zhao, X., Lindley, S. L., Heubi, J. E., King, E. C., & Messina, M. J. (2011). Soy isoflavone phase ii metabolism differs between rodents and humans: implications for the effect on breast cancer risk. The American Journal of Clinical Nutrition, 94(5), 1284–94. 

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https://www.avogel.ca/blog/fr/soulagement-des-symptomes-de-la-menopause-on-fait-le-point-sur-le-soja/

https://equipenutrition.ca/blog-nutritionniste/le-soya-et-la-menopause-manger-ou-eviter

https://www.jevaismieuxmerci.com/conseils/menopause–quels-sont-les-bienfaits-du-soja–143.html