Leur perception diffère grandement selon l’origine culturelle ou ethnique et surtout le mode de vie ?
- « […] au moins 60 % des femmes occidentales subissent des variations thermiques comparativement à environ 10 % chez les Japonaises par exemple, ou à peu près pas chez les femmes de Nouvelle-Guinée. »
(Proulx-Sammut, 2001, p. 74.) - Dans la tranche d’âge de 40-55 ans, les femmes noires (38 %) rapportent plus fréquemment des bouffées de chaleur que les femmes blanches (26 %) et hispaniques (24 %), et ces dernières en rapportent plus que les femmes asiatiques (27 %) (Avis et al, 2001)
Les relations entre la ménopause et les bouffées de chaleurs et les sueurs nocturnes
Les manifestations de bouffées de chaleur varient énormément d’une femme à l’autre. Techniquement, les chaleurs relèvent d’une instabilité qui apparaît à la ménopause dans le processus de contraction et de dilatation des vaisseaux sanguins. Les principales manifestations des bouffées de chaleur sont :
- L’accélération sensible du rythme cardiaque et les palpitations ;
- L’élévation de la température des doigts, des orteils et des joues ;
- Des sueurs au niveau du front, du nez, du thorax, mais peu ou pas aux joues ou aux jambes ;
- Une température interne du corps à peu près égale et même un peu inférieure à la température habituelle ;
- Des rougeurs à la poitrine, au visage et au cou.
Les bouffées de chaleur représentent le symptôme le plus fréquent et le plus important observé chez les femmes à la fin de la préménopause et au début de la postménopause (Ballot, 2021). L’intensité des symptômes peut être légère ou modérée. Les symptômes peuvent varier de quelques fois par jour à quelques fois par semaine, et s’échelonnent sur une période variant de quelques semaines à quatre à six ans pour 75 % à 86 % des Nord-Américaines. (Dumas, 1997.)
Toutefois, avec le temps, l’intensité devrait diminuer. La durée moyenne des bouffées de chaleur varie de quelques secondes à quinze minutes. Les périodes de manifestation les plus courantes sont tôt le matin, en soirée et pendant la nuit. Les chaleurs qui se produisent la nuit sont appelées sueurs nocturnes (Ballot, 2021).
Les sueurs nocturnes sont d’une intensité plus grande que les bouffées de chaleur.
Souvent, la sudation est suivie d’un frisson et les cheveux, ainsi que les vêtements et la literie, sont mouillés. Lorsqu’elles sont fréquentes, les sueurs nocturnes risquent d’entraîner de l’insomnie, causant ainsi une grande fatigue. Les bouffées de chaleur et les problèmes d’insomnie sont étroitement reliés. Elles peuvent aussi être responsables de conflits dans le couple.
Les bouffées de chaleur peuvent être exacerbées, voire déclenchées, par des températures ambiantes chaudes, certaines nourritures ou boissons et des événements stressants (Kronenberg, 2010). Voici quelques exemples :
- Certains aliments comme l’alcool, les aliments épicés, la caféine, le chocolat, le sel et le sucre ;
- Le stress ;
- Le tabac ;
- L’excitation issue du rire ou d’une conversation ;
- Les efforts physiques.
Certaines femmes seront plus incommodées que d’autres par les bouffées de chaleur :
- Les femmes inactives ;
- Les femmes ménopausées artificiellement ou ayant subi une chimiothérapie ;
- Les femmes qui rougissent facilement.
Remarque : L’hygiène de vie est très importante pour bien réduire les effets indésirables de la ménopause.
Certaines mesures peuvent contribuer à se réajuster ou à diminuer les bouffées de chaleur.
- Tenir un journal de bord. Le fait de noter, quand se produisent les chaleurs, ce que l’on a bu ou mangé, son état d’excitation ou la température ambiante peut donner des indices permettant de mieux se connaître, de prendre en main la situation, et de faire des réajustements s’il y a lieu.
- Se rafraîchir en passant son visage sous l’eau froide, en utilisant un petit éventail ou en s’habillant en “ pelures d’oignon ”.
- Rester calme et apprendre à faire face au stress. Utiliser des méthodes de relaxation comme la méditation, le yoga ou effectuer des exercices de respiration consciente.
- Pratiquer une activité physique de façon régulière.
- Éviter de consommer de l’alcool et des aliments très épicés ou contenant de la caféine comme le café, le chocolat.
- Diminuer l’usage du tabac.
Les approches alternatives et complémentaires
Il existe différentes alternatives à l’hormonothérapie de remplacement comme l’acupuncture, l’auriculothérapie, la chiropractie, la naturopathie, l’homéopathie, la phytothérapie et les régimes alimentaires adaptés.
La phytothérapie
La sauge
Il faut toutefois faire attention de ne pas l’utiliser sur du long terme ou avec de grandes quantités. Il est également conseillé d’en parler avec une ou un professionnel de santé pour confirmer sa prise avec d’autres conditions personnelles. Il n’est notamment pas recommandé d’en consommer si vous avez du diabète.
Le gattilier (Vitex agnus-castus)
Le gattilier, dont les fleurs et les fruits sont utilisés pour leur action de régulateur hormonal en lien avec les troubles du cycle menstruel féminin.
L’aromathérapie
La Sauge sclarée, le Cyprès vert ou encore l’Anis vert sont utiles à la ménopause sous forme d’huile essentielle pour leurs capacités à mimer les œstrogènes.
Les bouffées de chaleur peuvent être causées par un déséquilibre de la thyroïde, l’hypoglycémie ou des allergies ou intolérances alimentaires. Par exemple, si vos bouffées de chaleur se produisent seulement lorsque vous avez l’estomac vide, il se peut que votre pancréas ait de la difficulté à gérer les chutes de glucose sanguin. BRIÈRE, J. (2002). « 10 mythes concernant la ménopause ». Ressources santé. (Oct.), p. 23-29.
Sources
Avis, N. E., Stellato, R., Crawford, S., Bromberger, J., Ganz, P., Cain, V., & Kagawa-Singer, M. (2001). Is there a menopausal syndrome? menopausal status and symptoms across racial/ethnic groups. Social Science & Medicine (1982), 52(3), 345–56.
Ballot, O., Morin, C. M. & Carrier, J. (2021). La contribution du stress et de l’hyperactivation dans l’insomnie pendant la ménopause (dissertation). Université Laval.
Kronenberg, F. (2010). Menopausal hot flashes: a review of physiology and biosociocultural perspective on methods of assessment. The Journal of Nutrition, 140(7), 1380.