Au Canada et peut-être plus encore au Québec, nous AVONS APPRIS depuis notre enfance qu’il nous FAUT boire du lait pour avoir de bons os. C’est ce que scandaient l’industrie laitière et les autorités médicales officielles jusqu’à tout récemment. C’est pourquoi le seul mot ostéoporose évoquait à lui seul ce mot tout simple et délicieux : LAIT. Aujourd’hui, grâce à la recherche indépendante, nous savons et diffusons une information différente : « Contre l’ostéoporose, boire du lait ne sert à rien ». C’est le directeur de l’École de santé publique de la réputée université Harvard qui l’a affirmé,  données scientifiques à l’appui. C’est aussi la position que le RQASF fait valoir dans Savourez la santé, p. 13-14 (« Lait, aliment controversé »).

Que faire? Jeter notre dévolu sur les comprimés de calcium massivement prescrits aux femmes? Comme le dit si bien Jean-Yves Dionne, pharmacien (holistique), blogueur et formateur : 

Un supplément de calcium seul n’est généralement pas très efficace. Idéalement, il doit être associé à d’autres nutriments et à un changement des habitudes de vie. N’oubliez pas que le plus grand facteur de fixation du calcium et des autres minéraux dans les os est l’exercice physique et le développement de la masse musculaire. Idéalement, l’exercice doit donc impliquer tout le squelette. La marche est mieux que rien, mais elle n’est pas suffisante à elle seule pour faire augmenter votre masse osseuse. Allez-y, faites de l’exercice. (nos soulignés)

En fait, le manque de calcium n’est pas l’origine des problèmes de santé osseuse. La question comme toujours est plus complexe et chaque personne étant différente, chacune devrait trouver sa ou ses solutions, adaptées à sa condition.

Que faire? Manger sainement* et bouger, pour commencer. Les os atteignent leur pleine maturité autour de 30 ans. Puis, entre 40 et 50 ans, les os peuvent commencer à se dégrader… à moins de redoubler d’attention, côté alimentation et activité physique. On dit souvent aux femmes qu’elles sont relativement protégées par leur haut taux œstrogènes jusqu’à la ménopause, mais ce n’est pas le seul facteur qui affecte la santé osseuse!

Manger pour de bons os? Oui, avec une abondance de légumes de toutes les couleurs, surtout verts (brocoli, épinards, kale, etc.), des protéines, en tout ou en partie végétales, des noix, des fruits, du soleil ou des suppléments de vitamine D en hiver (oct.-avril). Aussi, limiter la viande rouge, les sucreries (mangées ou bues) et le « fast food ». Boire du café et de l’alcool avec modération. 

En résumé, encore et toujours, une alimentation équilibrée et de l’exercice auront toujours de puissants effets bénéfiques sur votre santé, peu importe le trouble.

Malheureusement, si vous avez malmené votre ossature depuis des dizaines d’années par la sédentarité et une alimentation acidifiante (beaucoup de sucres, de fast food et  peu de légumes), peut-être la facture est-elle plus élevée à payer. Les médicaments peuvent-ils être appelés à la rescousse? Si votre ossature est en piètre état et que vous êtes susceptible de faire une chute, peut-être les médicaments peuvent vous être utiles pour augmenter la densité de vos os. Toutefois, ceux-ci comportent des effets secondaires parfois sévères, toujours.

Et selon votre situation personnelle et si vous êtes prête à vous lancer le défi de changer vos routines de vie, peut-être pouvez-vous vous accorder un peu de temps avant de passer aux prescriptions, quitte à réévaluer la situation dans 9-12 mois? Que vous optiez ou pas pour la médication, pourquoi pas tenter certains changements de vie par ailleurs bénéfiques pour votre santé globale, agissant ainsi positivement sur votre cœur, vos humeurs, vos articulations, la sévérité de vos manifestations ménopausiques et diminuant par surcroît le risque de cancer?

Sources 

Berriche, O., Chaabani, W., Lahmar, I., Abdesslam, H., Souhaila, H., Mahjoub, F., Amrouche, C., & Jamoussi, H. (2016). Facteurs de risque nutritionnels de l’ostéoporose post-ménopausique. Nutrition clinique et métabolisme, 30(3), 247-248. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2016.09.057 

Biver, E., Herrou, J., Larid, G., Legrand, M. A., Gonnelli, S., Annweiler, C., Chapurlat, R., Coxam, V., Fardellone, P., Thomas, T., Lecerf, J.-M., Cortet, B., & Paccou, J. (2023). Recommandations alimentaires dans le cadre de la prévention et du traitement de l’ostéoporose. Revue du rhumatisme, 90(4), 405-425. https://doi.org/10.1016/j.rhum.2023.02.011 

Fardellone, P., Séjourné, A., Blain, H., Cortet, B., & Thomas, T. (2016). Ostéoporose : avec ou sans lait ? Revue du rhumatisme, 83(5), 334-340. https://doi.org/10.1016/j.rhum.2016.05.012 

Dionne, Jean-Yves, site Franchement santé

RQASF, L’ostéoporose: santé des os et prévention des fractures (PDF) mise à jour 2009, document complet

RQASF, L’ostéoporose (PDF), 2013, dépliant

Tagliaferri, Mary, Cohen, Isaac & Debu Tripathy (Eds), The New Menopause Book, New York, Avery, 2006https://www.lanutrition.fr/interviews/pr-walter-willett-l-contre-losteoporose-boire-du-lait-ne-sert-a-rien-r