Le RQASF analyse la problématique de l’image corporelle depuis une dizaine d’années. Ses dénonciations de la marchandisation du corps des femmes et de l’hypersexualisation des jeunes ont fait en sorte que ces phénomènes sont désormais considérés comme de véritables problèmes de santé publique.

Image corporelle : analyses et pistes d’action

Les 23 et 24 novembre 2006, 19 panélistes et près de 200 participant(e)s se sont rassemblés à Montréal pour partager leurs réflexions et discuter des enjeux relatifs à la problématique de l’image corporelle et le florissant marché de la beauté. Quatre organismes, dont le Y des femmes de Montréal, épaulaient le RQASF dans l’organisation de cet événement.

Le colloque Le marché de la beauté, un enjeu de santé publique présentait quatre panels:

  • Hypersexualisation des jeunes filles : conséquences et pistes d’action
    L’hypersexualisation des jeunes émerge d’un phénomène de société plus général. L’érotisation croissante des adolescent(e)s et des enfants , la banalisation des standards de beauté et du modèle relationnel dérivé de la pornographie ainsi que l’augmentation de la tolérance sociale à l’égard de la sexualisation, ont favorisé l’apparition de ce phénomène. La Convention relative aux droits de l’enfant reconnaît des droits fondamentaux aux moins de 18 ans : le droit à la survie; le droit de se développer dans toute la mesure du possible; le droit d’être protégé(e)s contre les influences nocives, lesmauvais traitements et l’exploitation ainsi que celui de participer à part entière à la vie familiale, culturelle et sociale. Il semble que, malgré les modèles juridiques internationaux, nos enfants ne soient toujours pas suffisamment protégé(e)s.
  • Industrie de l’amaigrissement : la nécessité d’une réglementation
    La question du poids obsède notre société. L’obésité et l’embonpoint se propagent sans cesse et constituent un facteur de risque majeur pour la santé. Dans un environnement qui valorise la minceur et jette une certaine honte sur les personnes obèses, les pressions sociales pour maigrir augmentent le sentiment d’urgence à devoir contrôler son propre poids. Pour atteindre leurs objectifs de perte de poids et répondre aux pressions sociales, les personnes recourent souvent à une multitude de produits, services ou moyens amaigrissants (PSMA). Or, il est clair que les PSMA n’offrent pas de solution durable aux problèmes de poids pour la majorité des personnes qui les utilisent. D’une part, leur efficacité et leur innocuité n’ont jamais été clairement démontrées. D’autre part, ils présentent même des risques importants pour la santé. Il apparaît donc fondamental que leur utilisation soit mieux encadrée.
  • Interventions esthétiques : le droit d’être informé(e)
    Le danger relié aux interventions esthétiques, révélé notamment dans le dossier des prothèses mammaires en gel de silicone dans les années 1980 90, a permis de prendre conscience de la nécessité de mieux informer les femmes des risques qu’elles encourent. La méfiance publique n’a pas empêché le retour en douce de ces implants sur le marché, d’où la difficulté de protéger les femmes lorsque d’importants enjeux économiques ont préséance sur le droit à l’information. Au Québec, il semble que l’encadrement de l’industrie soit quasiment inexistant et que les textes législatifs en vigueur (Code civil, codes de déontologie, etc.) n’aient pas la portée escomptée.
  • L’image de la femme dans la publicité : c’est le temps de réagir
    La femme dans la publicité sexiste est tour à tour passive, séductrice, fragile, sans scrupule, infantile, hypersexualisée ou soumise. Quels sont les moyens en place pour lutter contre la publicité sexiste ? La création d’un organisme de vigilance indépendant serait-elle une solution envisageable pour répondre au problème du sexisme dans la publicité ?

Pour obtenir la version complète des actes du colloque, communiquez avec nous : 514 877-3189.