J’ai personnellement eu beaucoup de problèmes avec mes menstruations. On m’a fait passer plusieurs tests et examens pour toujours me dire qu’il n’y avait pas de problèmes ou encore que ce n’était pas dû à mon cycle menstruel. Je n’ai eu que de mauvaises expériences avec la contraception (chaque fois imposée par des docteurs ou des membres de ma famille). Aujourd’hui, je vis des périodes de dysphories lors de mes menstruations. Je me dégoute. Je déteste mon corps. Je revis l’intimidation que j’ai vécue à l’école parce que j’étais menstruée avant toutes les filles de mon année. J’avais des saignements très abondants et des accidents presque chaque fois. J’ai finalement décidé de m’informer par moi-même et d’arrêter de me fier à tout le monde qui croyait mieux me connaître. Je n’utilise plus de contraception hormonale et j’utilise la diva cup et les serviettes réutilisables (que j’adore). Je me suis entourée de personnes qui me soutiennent et tranquillement j’apprends à mieux accepter cette réalité et à mieux comprendre et écouter mon corps.
La contrainte des règles, lors de l’éducation physique, et surtout les cours de piscine au secondaire, m’a fait détester le sport. Le concept des menstruations n’est pas bien encadré ni normalisé dans les écoles, et la « gêne » de devoir se « changer de serviette », d’avoir des crampes, d’avoir « peur que ça coule », m’a poussé à aller voir un médecin pour qu’elle me fasse un billet médical pour m’exempter de cours d’éducation physique. Je percevais les gars, eux, comme étant « libres ». Leur vie d’adolescent était « facile ».
Quand j’avais 15 ans, j’ai participé à un séjour de canot-camping avec un camp de jour spécialisé en plein air. Pas de chance, j’ai commencé mes menstruations dans le canot, sur le lac! Je ne m’en suis pas rendue compte sur le coup. Après quelques heures à pagayer, nous sommes arrivés au site de camping, et est venu le temps de me lever du canot. J’ai réalisé que j’avais fait une grosse tache rouge sur le banc en tissu beige du canot, une panique m’a envahie! J’ai pris mon courage à deux mains et je suis allée voir mon guide-animateur pour l’informer de la situation. Je me rappellerai toujours son professionnalisme, mais surtout sa bienveillance. Il m’a expliqué que ce n’était pas grave du tout, mais pas en méprisant mon émotion, simplement en me rassurant. Par sa réaction, il m’a aidée à réaliser que les menstruations n’étaient pas quelque chose de tabou.
Ma fille de 12 ans a hâte d’avoir ses premières menstruations. Elle me dit qu’à l’école, quand une fille les a, les autres la traitent comme une goddess!
Je saigne tellement que ça m’empêche parfois de dormir, et j’ai l’impression qu’aucun produit ne convient à mon type de flux.
Je suis tannée de recevoir de la pression pour utiliser des produits lavables. Les serviettes jetables, lorsque je suis menstruée, c’est mon choix!! J’ai déjà assez de mes douleurs physiques, de mes hormones, de mes engueulades avec mon entourage car je suis à fleur de peau et mes problèmes de santé personnels. Je n’ai pas à justifier aux autres femmes que dans ce domaine, je suis moins écolo!
Mon copain d’avant n’aimait pas la vue du sang de mes menstruations. De plus, dans les derniers temps de notre relation, je ne voulais plus souvent avoir des rapports sexuels avec lui. Donc, une fois, pour me faire du bien, pendant qu’il tentait de me convaincre de faire du « sexe » au travers de la porte de la salle de bain, je suis sortie avec mon tampon rouge vif à la main. haha Il est parti en courant…littéralement! haha
L’ouverture et la discussion face aux menstruations ainsi qu’au cycle menstruel est plus qu’important; il est nécessaire. Il permet aux jeunes filles de comprendre ce qui se passe dans leur corps.
J’ai eu mes premières règles à l’automne de mes 10 ans. J’étais la seule de mes amies à en avoir. C’était pas évident. Ma mère a été là pour m’expliquer la base du cycle menstruel, puis comment utiliser une serviette ou un tampon.
Mais c’est tout. On ne nous apprend pas plus que ça. « Y’a pas vraiment de recherches sur le sujet », que me disait ma médecin de famille.
J’ai été diagnostiquée avec un trouble dysphorique prémenstruel en 2016, à l’âge de 29 ans. Grâce à ma psychologue qui a décelé un pattern après plusieurs mois de consultation. Ça m’a sauvé la vie. Calmé ma dépression majeure et l’envie d’arrêter d’exister qui venait avec.
Depuis, j’en parle ouvertement. Aux femmes et même aux hommes de mon entourage. Je trouve important d’expliquer, de mettre en contexte ce qui se passe dans ma tête et mon corps. Beaucoup d’amies et de femmes que je connais moins m’ont remerciée d’en parler. Ça leur a permis de réaliser qu’il se passait quelque chose de semblable de leur côté.
L’éducation, l’entraide et l’ouverture restent selon moi les meilleurs outils pour ouvrir un dialogue sur les menstruations et tout ce qui s’y rapproche.
Merci pour votre travail!
Nous avons pris l’initiative d’acheter des produits hygiéniques biologiques pour les femmes ce printemps et de les donner au collectif alimentaire qui est responsable de la sécurité alimentaire dans notre MRC. Ils ont trouvé que c’était une bonne idée, car ils ne peuvent pas en mettre dans les paniers tout le temps. De plus nous avons des trousses de survie en temps de Covid pour les femmes qui auraient le virus et ne pouvant pas sortir de chez elles: nous y avons mis des produits d’hygiène menstruelle et des produits contre l’incontinence.
Cette campagne est une excellente initiative contre la précarité menstruelle. Les serviettes sanitaires de jour en bambou ultra-absorbant offrent une solution écologique et économique pour les menstruations des femmes! Sans compter qu’elles sont très confortables et faciles à laver. Merci à l’équipe du Réseau québécois d’action pour la santé des femmes!
– au sujet de notre campagne de socio-financement « Solidaires avec les femmes durant la COVID-19! »
Faire des choix environnementaux a toujours été important pour moi, c’est la raison pour laquelle, j’utilise une coupe menstruelle et des serviettes hygiéniques réutilisables, depuis plus de 20 ans. il n’est pas toujours évident de s’équiper de tel matériel lorsque l’on souhaite commencer, puisque c’est dispendieux… par contre à long terme ça fait une grande différence pour l’environnement et pour le budget! L’inconvénient est d’être en mesure de vider ma coupe menstruelle dans les toilettes publiques, il n’y a pas d’installation qui permet d’utiliser convenablement ce genre de matériel… peut-être que si les endroits publics étaient plus adéquats à ce niveau, il y aurait plus de femmes à l’aise de les utiliser.
Cette campagne est nécessaire pour briser les tabous.
À 13 ans, en visite chez des amis de mes parents, j’ai eu mes règles. Ce n’était pas la première fois, mais je n’avais aucune serviette « au cas où », avec moi, n’ayant pas pris l’habitude à cet âge d’en traîner avec moi. Mon père, qui n’était pas à l’écoute de mes besoins, a fait la sourde oreille lorsque je lui ai demandé discrètement qu’il fallait en acheter. Donc, trop gênée pour demander à quelqu’un d’autre, j’ai fini par devoir voler une serviette sanitaire dans l’armoire de la salle de bains chez qui nous séjournions (heureusement, elle en avait!).
Je n’avais plus d’argent, alors j’ai dû utiliser des essuie-tout hyper absorbants! Mon intervenante est venue à mon secours avec des serviettes sanitaires.
Je trouve que c’est une très bonne initiative. Quand j’étais plus jeune, personne n’a fait mon éducation de ce côté et pour moi les menstruations ont été un gros choc! Je ne voulais pas passer par là, par peur et méconnaissance!
À 15 ans, j’ai séjourné avec ma famille dans une maison pour femmes victimes de violence, et nous n’avions pas les sous pour nous procurer ni de la nourriture, ni des produits d’hygiène. Nous avions dû quitter d’urgence notre maison et les ressources étaient maigres. La maison d’hébergement fournissait le logis et la nourriture. Par contre, j’aurais apprécié, à ce moment, qu’on nous remette gratuitement certains articles pour nos besoins de base, comme des serviettes sanitaires.
Je m’appelle Justine. J’ai 18 ans. Je vais au CEGEP à temps plein et je travaille le reste du temps. J’ai une voiture que je dois entretenir et je dois subvenir à mes besoins de tous les jours. Ma réalité financière est très précaire, mon employeur me donne les heures qu’il peut et je dois faire face à la réalité des fin de sessions. Le mois dernier, quand est venu le temps de payer mes serviettes hygiéniques, j’ai réalisé que je n’avais presque plus d’argent et que ma paie n’arriverait pas avant des jours, j’étais paniquée. J’ai emprunté quelques produits à des amies mais leur réalité n’est pas très différente de la mienne. J’ai alors demandé à mes parents si encore une fois ils pouvaient me dépanner. Ce n’est pas facile d’insérer ces dépenses dans mon budget. Je ne crois pas que les hommes ont beaucoup à se soucier, c’est pourquoi j’ai accepté de témoigner à la Campagne Rouge.
Morceau de vêtements, essuie-tout, bas… les filles sont ingénieuses quand elles sont menstruées et n’ont pas les moyens d’acheter des serviettes ou des tampons! C’est inacceptable.
J’approuve totalement votre démarche qui aide les femmes à assumer leurs besoins et leur corps! C’est tout à fait pertinent de sensibiliser les gens aux coûts de l’hygiène féminine.