Il existe de multiples conceptions de la santé. L’approche globale de la santé offre une alternative stimulante, souvent complémentaire de l’approche biomédicale dominante. Elle fait la promotion d’une vision préventive de la santé, elle se veut inclusive à l’égard de toutes les catégories de population, elle vise l’amélioration des conditions de vie et le bien-être de toutes et de tous.
1. L’être humain est un tout
Alors que la biomédecine a une conception mécaniste du corps qui segmente la personne, l’approche globale de la santé se fonde sur une conception de l’être humain comme un tout (corps et esprit) en interaction avec son environnement social et physique. Cette approche définit donc la santé de manière holistique, et comme le résultat de rapports sociaux.
2. L’intersectionnalité
À l’encontre d’une vision uniformisante de la santé, l’approche globale et féministe prône la reconnaissance des spécificités physiologiques et sociales propres à chacun des sexes. Elle reconnaît tout autant les disparités entre les femmes que celles entre les hommes. On appelle intersectionnalité la prise en compte des multiples caractéristiques de la personne, qui peut être un homme ou une femme, riche ou pauvre, homosexuelle ou hétérosexuelle, vivant avec un handicap ou pas, etc.
3. Les déterminants sociaux de la santé
Selon l’approche globale et féministe, l’amélioration de la santé passe nécessairement par la prise en compte des déterminants sociaux de la santé, c’est-à-dire des facteurs qui ont le plus d’impact sur la santé, comme la pauvreté, le travail, le logement.
4. Prévention et promotion de la santé
À l’inverse d’une médecine interventionniste et curative, l’approche globale et féministe considère que la santé de la population ne peut s’améliorer sans la prévention et la promotion de la santé. La santé est affaire de justice sociale. C’est pourquoi les pouvoirs publics ne doivent pas abdiquer leur devoir de légiférer et de réglementer dans tous les domaines qui touchent les déterminants de la santé.
5. L’autosanté
La prise en charge personnelle de sa santé représente un autre fondement de l’approche globale et féministe de la santé. Les féministes québécoises en ont traditionnellement fait la promotion, notamment dans les centres de santé des femmes. L’autosanté implique une démarche personnelle pour saisir les liens entre sa santé et sa situation de vie. Elle vise une relation thérapeutique plus égalitaire, basée sur le respect, la communication et la participation de la personne qui consulte.
6. Autonomie et droit au consentement éclairé
En contrepartie à l’autosanté, on attend des thérapeutes et des médecins, le respect de l’autonomie des personnes et de leur droit au consentement éclairé. Le droit au consentement éclairé est un droit fondamental, d’où la responsabilité des thérapeutes et des médecins de fournir toute l’information disponible.
7. Sens critique
Certains savoirs biomédicaux basés historiquement sur l’exclusion des femmes doivent être remis en question. Il faut faire preuve de vigilance et de sens critique face à des savoirs à prétention universelle, souvent soutenus par des intérêts économiques (par exemple, l’industrie pharmaceutique).
8. Ouverture aux approches alternatives
L’approche globale et féministe de la santé se démarque de l’approche médicale dominante par son ouverture aux approches alternatives. Toutefois, ces approches doivent aussi être encadrées et réglementées de manière à assurer à la fois les droits de la personne qui consulte, et son droit de choisir l’approche souhaitée pour prendre soin de sa santé.
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Changeons de lunettes! Pour une approche globale et féministe de la santé (PDF)